Vie pimentée de militante (Bienvenue aux réfugié.e.s !)
Voyages : New York façon Facebook
Avis aux lecteurs : ce billet comporte plein de photos de New York ! Ne vous laissez pas décourager par l’intro interminable de votre blogueuse radoteuse préférée ! :)
Depuis aussi longtemps que je me souvienne, j'ai ressenti le besoin d'écrire sur ce que je vivais à l'instant même. Je me rappelle que, petite fille, alors que j'étais sur le terrain du chalet de ma grand-mère ou sur une terrasse du Vieux-Port, je me disais "j'ai hâte de raconter cela dans mon journal". J'en ai rempli, des cahiers ! :) C'est une des raisons pour lesquelles je me sens aussi proche d'Anne Frank, d'ailleurs. Je comprends profondément son besoin d'écrire. Elle est mon alter ego, ex-aequo avec Hermione Granger :) !
En voyage, cette envie d'écrire me démange furieusement. Dans les années 80 et 90, je noircissais plusieurs cartes postales par destinataire et les glissais dans une enveloppe pour utiliser tout l'espace de chaque carton. Lors de mon stage en Bolivie, en 1993, j'écrivais une dizaine de pages à Jef par semaine et en ai fait des copies à mon retour; ces lettres m'ont servie de journal par la même occasion. Depuis l'ère Internet, la spontanéité avec laquelle je sais que mes destinataires peuvent me lire me rend extatique ! Je suis passée des courriels-fleuves envoyés à des dizaines de contacts (2e séjour au Pérou en 2003; Viêt Nam en 2004) au blogue (2e séjour en Bolivie en 2008). À l'été 2009, j'ai découvert le plaisir d'écrire des statuts Facebook lors de notre voyage familial en Nouvelle-Écosse (j'en profite pour exprimer mon regret de ne pas encore avoir blogué sur cette belle aventure).
À NYC, j'aurais écrit un statut Facebook à l'heure. Mais je n'ai pas de Blackberry et déteste de toute façon taper sur ces bidules. Certains soirs, j'ai mis en ligne 2 ou 3 statuts. Mais je me retenais à deux mains pour ne pas en écrire 25 ! J'ai fini par trouver l'idée bonne : écrire un billet de blogue sous la forme de tonnes de statuts Facebook préalablement rédigés dans ma tête (remarquez, je suis incorrigible : c'est bien beau la brièveté des statuts, mais me voilà qui écrit une intro interminable, et les statuts ne seront pas trop brefs non plus !!!). C'est mon objectif de ce long trajet de train qui nous ramène vers fiston adoré. Allons-y !
À 10 jours avant notre départ pour NYC, trois éléments seulement nous semblent indispensables : acheter des billets de train, réserver une place pour dormir, et moi me trouver un bon livre plein de suspense pour les 22 heures de train. Le reste, on se fait confiance, on va sur place nous organiser un programme du tonnerre !
Après un peu de recherche (pas trop !) sur Internet, nous sommes tombés sur un Bed and breakfast pas de breakfast (!) en plein Harlem pour 95$ la nuit. L'immeuble date du 18e siècle (l'âge d'or de Harlem) et les chambres ont l'air tout droit sorties d'un film d'époque (avec accès Internet sans fil, quand même !).
Le proprio de notre B and B sans 2e B, Tony, a eu l'air surpris de nous voir arriver. Perdu dans ses gougounes en plein mois d'octobre, il s'est découvert la nécessité de se procurer un réveille-matin quand on lui a demandé en vain de nous réveiller pour ne pas manquer notre train de retour. A ce détail près et si on passe par-dessus la salle de bain du pallier toujours occupée et pas trop aérée… nous sommes comblés !
On se sent chez nous à Harlem, que nous croisions des ados volubiles ou des parents poussant sagement la poussette. Les stations de métro sont aussi proches de la surface de la rue qu'ailleurs… et aussi laides (!) Par prudence sûrement excessive, nous avons pris un taxi chaque soir pour rentrer "à la maison".
Des poussettes, y'en a partout ! Métro, rues bondées, parcs… Des parents vont bruncher avec leurs enfants dans les coffee shops de tous les quartiers et ils ont l'air tellement relax !!! J'ai vu une petite fille de 5 ans courir DANS la rue (dans la Fifth Ave, pour être exacte) en tentant d'attraper un taxi (jaune bien sûr). Je ne veux pas m'avancer, mais je crois qu'on peut vivre une enfance heureuse à NYC !
Notre séjour est placé sous le signe de la culture noire. Nous déjeunons deux fois au Caffe latte Malcom X sur le boulevard du même nom, juste au coin de "chez nous"; on tombe sur des Barber shops aux voies de velours au Washingtoon Square et sur des B-boys talentueux à Central Park (moment inoubliable !)
Moi qui adore le gospel énergique et joyeux, au point d'avoir les larmes aux yeux quand j'en écoute, eh bien… j'ai trahi une double promesse en m'endormant lors de la messe à Harlem. J'ai aussi osé quitter avant la fin… C'est le sermon qui a eu raison de ma volonté (et peut-être aussi le fait que la moitié de l'église était remplie de touristes ?).
Je savais qu'aller à NYC la fin de semaine de l'Action de Grâce canadienne n'était pas ce qu'il y a de plus original. Mais j'étais loin de me douter que j'entendrais parler québécois à chaque coin de rue, dans presque tous les wagons de métro et dans les files interminables pour la Statue de la Liberté et le belvédère du Rockfeller Center… Alors que je dégustais un yogourt aux pamplemousses (zéro gras mais à la consistance d'un Liberté 8%!!!) dans une rue de Greenwich Village, deux autobus Hélie, arborant une adresse de Bécancourt, sont passés sous mes yeux !
Guy Laliberté présentait son spectacle en direct de la station internationale sur les écrans géants de Times Square presque juste comme on passait par là ! (Bon, on n'a pas eu la patience d'attendre que ça commence pour vrai. L'animation des p'tites gouttes d'eau dans l'espace roulait en boucle et on avait faim.)
J'ai adoré voir le dernier film de Michael Moore, Capitalism : a love story, dans un méga cinéma tout en hauteurs près de Times Square. J'étais particulièrement à l'écoute de la réaction des gens dans la salle – ça décapait leur histoire et leur pays, mes amis ! À part un couple qui a rapidement quitté, l'enthousiasme régnait. Il y a même un gars qui a crié "Revolution !" Ça me rappelle que la seule fois dans ma vie où j'ai crié en plein cinéma (pas de peur, là !), c'était pour un film qui se déroule en partie à NY… Faudra bien que je raconte ça un jour… (Photo : Jef lisant, atablé en plein coeur de Times Square)
Je crois que le foulard que mon papa portait vers la fin de sa vie et que j'aime porter avec mon coupe-vent est protégé par un gentil sort. Je l'avais perdu à l'aéroport de El Alto/La Paz puis retrouvé; je l'ai perdu à Harlem puis retrouvé, tard le soir, dans un resto pourtant fermé…
Y'a deux trucs vendus dans la rue à NYC que je voulais goûter. Du bubble tea (boisson asiatique avec des boules de tapioca dedans) et des noix pralinées. J'ai commandé mon bubble tea dans le Chinatown, pour découvrir trop tard qu'ils n'avaient plus de tapioca. J'ai eu plus de chance avec les noix dans Central Park, miam !
On a savouré du fastfood mexicain et des pierogis polonais, un bon bœuf à l'orange dans Chinatown, et des tas de smoothies. Dans un café branché et historique de Greenwich Village, les gens commandaient des pancakes avec poulet grillé vers 10h du mat' (sans commentaire). Quand on a mangé dans la rue, c'était bon, contre toute attente ! Mais les meatballs d'un fastfood… beurk ! Comme nous avons souvent dîné vers 15h, on ne s'est pas payé un seul souper de haute gastronomie comme on aime le faire en amoureux. Tant pis !
Nous émergeons du métro près de la chapelle St-Paul's. C'est un lieu bouleversant car il permit aux travailleurs des ruines de Ground Zero de s'y recueillir. En sortant par la porte arrière, il y a le cimetière et tout un vide devant nous. C'est Ground Zero. Je ne pensais pas que la chapelle était si proche du site ! Quand les tours étaient là, ce devait être comme un mur infini sur lequel s'adossait une toute petite petite chapelle !
Les chapelles, les églises, cathédrales et autres basiliques… partout dans le monde, j'aime m'y réfugier. On y entre sans encombre, on peut s'y reposer les yeux et les oreilles et les jambes. Ce sont des lieux réconfortants dans le tumulte des grandes villes. Ce fut le cas pour nous à St Paul's puis à St James, à NYC.
"Stay clear from the closing doors !" Le bonhomme qui a fait l'enregistrement pour le métro sonne un peu comme un animateur de talk show qui ferait des publicités pour Germain Larivière ! Il mérite autant de notoriété que le "Mind the Gap" londonien… avec une mention spéciale pour son enthousiasme débridé !
J'ai découvert que Wall Street était piétonnière. Qu'aucun commerçant de Montréal vienne me dire que fermer les rues aux autos est contraire à la croissance économique !!!
Quel show de Broadway (en fait, de Off-Broadway; nous n'avons pas osé choisir du off-off-off Brooadway !), quoique britannique, pouvait mieux représenter l'esprit de rue newyorkais que Stomp ? On a beaucoup aimé !
Avant même d'aller à NYC pour la première fois, on croit connaît la ville. Celle de Woody Allen, de When Harry met Sally, de Home alone II, du Miracle de la 42e rue, de Moonstruck, de Desperatly seaking Susan, de Madagascar (eh! oui !), du King Kong version Empire State Building ou de celui des tours jumelles… voire de Godzilla !!!. On a tous entendu des chansons quétaines qui y font allusion ("Dors, Caroline… Il neige à Brooklyn…"; "J'couperai jamais le fil Montréal à Brooklyn" !) – arrgh ! Quant à moi qui adore les revues à potins (ben quoi, c'est pour compenser mon côté nerd), j'espérais croiser des vedettes ! Peuh, même pas !
À 17 ans, alors que j'étais élève de 5e secondaire, mes deux coups de cœur avaient été Greenwich Village et Central Park. Dix-huit ans plus tard, un 2e enfant dans le bedon, mes deux coups de cœur sont… Greenwich Village et Central Park !
Autres morceaux choisis de NYC, en photos :
Un building... équitable ! À deux pas de Wall Street ? Fallait immortaliser ça, avec moi devant un food stall !
Ce qui nous a semblé être un « trou » dans le skyline depuis le bateau nous ramenant de la Statue de la Liberté : Ground Zero ?
Un mélange de look des années ’50 et d’influence latino... J’a oublié de raconter à quel point j’a eu envie de jaser en espagnol avec les latinos new yorkais !
Beau paradoxe : vente de légumes frais en face d’un Mc Do.
La beatlemaniaque Imagine Strawberryfields...
On devine Times Square qui illumine la pénombre du haut du Rockfeller Center.
Les arbres des parcs sont si beaux... J’aimerais tant savoir de quelle essence il s’agit !