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  • Culture : Des grands-pères à la maison, de l’Inde au Nigéria

    J'ai lu récemmentTrois romans Inde Nigéria.png L’Hibiscus pourpre de Chimamanda Ngozi Adichie. J’ai beaucoup d’estime pour cette autrice. J’avais adoré Americanah. Cette fois, j’ai visité son premier roman, dont l’action se passe entièrement au Nigéria.

    Lorsque le grand-père des cousines et cousins vient s’installer dans le petit appartement de la ville universitaire nigériane, et que ses petits-enfants l’accueillent avec bienveillance et le traitent aux petits soins, je me suis rappelée des scènes d’Une histoire de famille de Rohinton Mistry. Pourtant, le récit de ce roman-là se situe dans une immense ville indienne. Autre pays, autre culture, autre environnement urbain; à première vue, personne ne ferait le rapprochement entre ces deux romans. Et pourtant, j’ai senti que plusieurs scènes décrites par Adichie ne m’étaient pas étrangères : l’organisation spatiale dans l’appartement exigu pour faire place au grand-papa, sa maladie, les ados qui s’occupent de lui de manière aimante… ça me disait quelque chose. J’étais de nouveau émue devant cette situation où la solidarité familiale gagne sur la précarité financière, les obstacles matériels et le fossé générationnel.

    Je me suis demandé si Chimamanda Ngozi Adichie avait lu Rohinton Mistry; si elle avait déjà parlé de l’influence de l’œuvre de l’auteur indien sur la sienne. Après tout, nous avons toutes et tous des influences, des artistes qui nous inspirent. Je me souviens d’une entrevue où Michel Tremblay parlait de ses influences, nommant bien sûr les dramaturges grecs, mais aussi Gabriel Garcia Marquez pour son réalisme magique. Une fois qu’il a dit ça, j’ai relu ses Chroniques du Plateau Mont-Royal d’un nouvel œil. Les Parques tricotant des vies sur la rue Fabre n’étaient plus seulement québécoises et grecques, mais aussi latinoaméricaines !

    Ma curiosité étant bien piquée, mon esprit a cherché et trouvé sans peine une scène commune aux deux auteurs. Plus de doute possible ! Tant Maneck de l’Équilibre du monde (autre roman de Mistry – son plus connu) que Kambili de l’Hibiscus pourpre doivent s’habituer aux vers qui sortent du drain de la douche dans leur nouvelle résidence. Puis, une autre : la jeune nigériane qui masse les pieds de son grand-père malade; les jeunes tailleurs indiens qui massent les pieds de leur père lors d’une visite au village.

    L’intertextualité dans l’œuvre d’un auteur me fascine. Mais là, entre deux mondes littéraires a priori aussi éloignés, c’est une découverte jubilatoire ! Je rêve de lire ou d'entendre Adichie à ce sujet...

    Et vous ? Avez-vous rencontré des similitudes frappantes dans des œuvres que rien ne semble lier aux premiers abords ? Racontez-moi !