Vie pimentée de militante (Bienvenue aux réfugié.e.s !)
Éducation : L'École des animaux de George H. Reavis
"Il était une fois des animaux qui s’avisèrent qu’il était temps de prendre les grands moyens pour résoudre les problèmes «d’un monde nouveau». Aussi décidèrent-ils de fonder une école.
Ils adoptèrent un programme d’études comprenant quatre matières : la course, la grimpée, la nage et le vol. Pour faciliter l’administration d’un tel programme, tous les animaux devaient suivre tous les cours.
Le canard était très fort en natation, était même meilleur nageur que son professeur, mais ses notes étaient à peine passables en vol et franchement mauvaises en course. Puisqu’il était lent en course, on le fit rester après l’école et on le força même à abandonner la natation pour qu’il puisse s’exercer à courir. Cela dura si longtemps que ses pattes palmées finirent par s’user et qu’il devint tout juste moyen en natation. Mais dans cette école on acceptait la moyenne, alors personne ne s’en inquiéta sauf le canard.
Le lapin était le meilleur coureur de sa classe, mais il fit une dépression nerveuse causée par tout le travail de rattrapage qu’on lui faisait faire en natation.
L’écureuil excellait à grimper mais son inaptitude à voler le frustrait terriblement. Il faut dire que ses professeurs, au lieu de le faire voler du haut en bas des arbres, le faisait partir d’en bas. À force de s’étirer pour prendre son envol, il s’est blessé à l’aine et ses notes ont baissé sous la moyenne en grimpée et en course.
L’aigle était un enfant difficile qu’il a fallu discipliner sévèrement. Au cours de grimpée, il était toujours le premier rendu au sommet des arbres, mais il s’obstinait à voler au lieu de grimper comme les autres.
À la fin de l’année scolaire, une anguille surdouée qui nageait exceptionnellement bien, qui pouvait aussi courir, grimper et voler un peu, obtint les meilleures notes et le prix d’excellence.
Le chien de prairie faisaient l’école buissonnière et s’opposaient au prélèvement de la taxe scolaire parce que l’administration refusait d’ajouter un cours de creusage et enfouissement au programme. Ils mirent leurs petits en apprentissage chez un blaireau et plus tard se joignirent à la marmotte et aux belettes avec qui ils fondèrent leur propre école privée.
Cette fable a-t-elle une morale?"
George H. Reavis