Vie pimentée de militante (Bienvenue aux réfugié.e.s !)
Hommages : Papa Jacques
Je pourrais écrire des pages et des pages concernant mon papa. Je ne saurais par où commencer, si ce n’était des premiers textes écrits après son décès par les gens qui l’aimaient. Je commence donc tout simplement par :
- le courriel que j’ai écrit le soir-même à mes parents et amis. C’est court mais tellement révélateur de la magnifique relation que nous avions !
- le texte que ma mère, Marielle, a lu aux funérailles. On me le demande souvent. Le voici...
***
Chers vous,
Je vous écris pour vous annoncer que mon papa Jacques est décédé aujourd’hui, le 3 janvier 2007, d’un cancer.
Depuis une semaine, son état s’était rapidement détérioré. Je suis restée à son chevet durant les 2 dernières nuits qui furent particulièrement difficiles.
Jacques était un papa extraordinaire : à l’écoute, admiratif, confiant, enthousiaste face à tout ce que j’entreprenais. Il était aussi un complice fabuleux, des nombreux voyages que nous avons faits tous deux en passant par le chalet que nous partagions à Léry et l’organisation du mariage de Jean-François et moi, sans compter les nombreuses sorties culturelles, les discussions enflammées sur la politique, la culture et tout ce qui nous passionnait. Il fut même mon collègue l’instant d’un hiver lorsqu’il a donné un atelier que j’avais moi-même conçu pour le CLUB 2/3- lui, prof d’histoire et accompagnateur de stages en Amérique latine et en Haïti, lui qui m’avait fait tomber dans la marmite de la solidarité internationale quand j’étais petite !
Papa, complice... et grand-papa. Léonard adorait son papi qui le lui rendait bien. Ils ont passé de nombreux moments ensemble et s’entendaient comme larrons en foire !
Oh, il m’a tant apporté !!!
Je vous salue
Marie, qui adorait son papa***
Cher Jacques
Maman de Marie et Mamie de notre petit Léonard, je voudrais faire ici l’éloge du grand-papa que tu as été.
Dès sa naissance le contact que tu as eu avec lui t’apaisait toi qui étais si heureux en ce jour de sa venue.
Tu avais déjà appris à prendre soin de lui alors que tu accompagnais Marie à ses visites médicales pendant sa grossesse.
J’ai eu le bonheur de te voir en relation avec Léonard et sais le plaisir que vous aviez à être ensemble.
Que de couches changées et étendues sur la corde à linge de la rue Waverly ! Que de ballades au parc d’amusement d’Outremont ! Que de câlins, de sourires et de rires !
C’est à toi qu’il a fait ses premiers « beaux yeux » plissés de bébé. Je lui disais « Fais des beaux yeux à ton papi ». Son papi...
Il te comparaît à Gilles Vigneault. Il riait en te voyant avec tes sourcils en broussailles et tes cheveux aux quatre vents.
Je promets que Léonard saura qui tu as été. Je ferai partie de ceux qui lui parleront de toi comme a su le faire ta mère au sujet de ton père Jean. Je voudrais retrouver chez Léonard ta passion pour la vie, ta curiosité, ta connaissance des peuples de la Terre , ton sens communautaire, ton amour du Québec, ton goût des voyages à la découverte des humains et de leurs traditions, ton souci pour notre planète, ton élan pour te lancer des défis.
Espérant que toutes les personnes de cette assemblée sachent transmettre des valeurs que tu défendais pour notre petit-fils et tous les enfants de la Terre.
Au nom de Marie, de Jean-François, de Léonard et de moi-même, bon voyage Jacques.