Vie pimentée de militante (Bienvenue aux réfugié.e.s !)
Causes et parentalité : Maman, qu’y a-t-il après la mort ?
Mon fils a 4 ans et il écoute le Roi Lion. Comme des milliers d’enfants avant lui, une scène vient de le bouleverser profondément – celle du petit Simba qui découvre son papa Mustafa mort. Il vient me voir, en larmes, terrassé à la pensée que c’est ce que j’ai vécu deux ans auparavant, quand mon propre père est mort.
Par la suite survient une des questions que plusieurs parents redoutent : « qu’y a-t-il après la mort ? »
Je remercie la vie d’avoir donné à mon fils trois grands-pères dont la conception de la mort diffère. Je peux puiser directement dans leurs propres réponses pour répondre à mon fils :
- Ton Papi était convaincu qu’il n’y avait RIEN après la mort. Rien du tout. Il ne croyait à aucune religion. Il se disait agnostique, ce qui veut dire qu’il ne savait pas s’il existait un Dieu ou pas.
- Ton grand-papa croit que les personnes qui meurent se retrouvent au Ciel, d’où ils peuvent veiller sur celles et ceux qu’ils aiment et qui sont toujours en vie. La religion de grand-papa est le catholicisme, qui fait partie du christianisme.
- Ton Siya (« grand-papa » en cinghalais, la langue maternelle de l’amoureux de ma mère) croit qu’à notre mort, on se réincarne en un autre être vivant. On vit puis on se réincarne plusieurs fois, jusqu’à ce qu’on atteigne un état où l’on ne fait qu’un avec le cosmos. La religion de Siya est le bouddhisme.
- Comme tu vois, c’est une question qui depuis la nuit des temps préoccupe et intéresse les humains. Il y a toute sortes de manières de concevoir la mort. Chaque humain, selon la famille dans laquelle il naît, de la culture dans laquelle il grandit, à quelle époque, dans quelle région du monde, etc., comprendra la vie et la mort différemment. Toi, tu pourras te faire ta propre idée. Tu as déjà trois pistes grâce à tes trois grands-pères qui conçoivent la mort chacun à leur manière.
Évidemment, la question de la décomposition ou de la crémation du corps a dû être soulevée à un moment ou à un autre de notre discussion ou peut-être l’avions-nous déjà abordée dans un autre contexte, je ne me souviens plus à quel moment dans la chronologie des événements. Ce n’est pas le sujet de ce petit texte.
Ce petit texte porte plutôt sur l’importance que j’accorde au fait que mes enfants soient en contact avec une diversité de points de vue, de sensibilités, de visions du monde. C’est ainsi qu’ils peuvent saisir combien toute question sociale, culturelle, philosophique, spirituelle est complexe selon l’angle que l’on prend pour y répondre, la plupart du temps avec une quantité impressionnante d’angles possibles. Ils y sont d’ailleurs habitués. Ils savent que le rot est impoli ici mais une marque d’appréciation d’un repas ailleurs. Qu’ici on démontre notre appréciation d’un cadeau en le déballant devant la personne qui l’offre, mais qu’ailleurs on démontre l’appréciation du geste en l’ouvrant plus tard, quand la personne qui l’a posé est partie.
Surtout, il me semble évident qu'on est moins perméable aux dogmes lorsqu'on nous présente régulièrement une diversité de croyances. Au contraire, si on grandit avec une seule réponse possible à chaque question posée, une certitude dogmatique peut porter son regard sur toute chose. C'est pour quoi je tiens au cours Éthique et culture religieuse même si il doit être immensément amélioré (à commencer par présenter l'agnostisme et l'athéisme).
La seule limite que je me refuse à franchir dans la présentation de multiples réponses est celle de quelque violation des droits humains que ce soit. D’ailleurs, cela ne m’arrive pas de justifier une position qui valide une telle violation. Si on soulève la question de la pédophilie, des infanticides féminins, de l’excision, de l’inceste, pour nommer ces quelques exemples, je souligne qu’il s’agit de pratiques qui détruisent des vies, violent l’intégrité physiques des personnes, tuent. Je m’empresse d’ajouter que dans tous les coins du Québec et du monde, des personnes luttent contre ces violations. Et que les luttes passent par des mouvements citoyens qui émergent des milieux eux-mêmes.
Quand aux questions relevant exclusivement du monde des sciences, elles sont habituellement composées de peu d’angles. L’eau bout à 100 degrés Celsius, un peu plus en altitude; si on la fait bouillir pour éliminer toutes les bactéries, ça prend un certain nombre de minutes, et encore plus en altitude…… voilà.
Quel magnifique et fascinant monde que le nôtre !