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Mariage : Histoire d'un menu... osé !

Menu osé_recto.jpgCe que j'aime de mon blogue, c'est que je lui ai davantage donné la forme d'un port-folio que celui d'un journal du quotidien. Cela me permet, quand bon me chante (ou surtout lorsque je réussis à dénicher ne serait-ce qu'une très mince fenêtre spatio-temporelle - ici l'attente au cabinet du médecin !) de raconter des trucs qui se sont passés il y a des années.

Il en va ainsi de notre mariage, qui a eu lieu il y aura bientôt 9 ans; je ne me lasse pas de raconter les petites créations qui ont parsemé ces deux jours uniques.

L'histoire de notre menu est éloquente... mais si vous êtes pudiques, peut-être devriez-vous éviter de lire ce billet !

Lors des premièrs réunions de création du mariage, nous abordons l'idée de lui apporter une touche Renaissance. Nous avons choisi pour la cérémonie des chants courtois et sacrés de cette période de l'histoire qui nous inspire particulièrement (chants que les mariés vont entonner avec leurs amis du NoctuArt, hein !) et aimerions qu'une touche visuelle vienne faire le rappel. Depuis le début, je sens que c'est l'orangé qui dominera notre palette (nos faire-part, les cadeaux syrio-guatémaltèques, les fleurs...). Renaissance et orange, donc. Où chercher ?! Tout à coup, une image traverse mon esprit. Je vais chercher un disque de la Bottine souriante – La Mistrine - et montre la jaquette à mes complices : des personnages de la Renaissance dansent dans une atmosphère de couleurs chaudes et me donnent envie d'aller les rejoindre. J'ai toujours été interpellée par cette toile : de quoi s'agit-il ? Vite, on cherche les crédits. Et voilà : La Danse de la mariée en plein air de Bruegel (1566) ! Quel magnifique hasard... une scène de noces ! Nous avons trouvé une image qui, nous l'espérons, servira d'élément de décor lors du banquet.

Reste à trouver où la placer, cette image. Projetée sur un mur de la cafétéria du camp ? Imprimée sur des sous-verres ? Des napperons ?! Mieux que tout ça : sur un menu ! C'est vrai, nous préparons un repas de sept services... ça vaut la peine de le présenter bellement à nos convives !

C'est là que, une fois de plus, notre talentueux ami Gilles vient à la rescousse. Un soir, nous cherchons l'image sur Internet et faisons des tests d'impressions. Impossible d'avoir à l'écran les teintes exactes de l'oeuvre originale, alors autant travailler la lumière et les contrastes pour trouver la chaleur que nous cherchons. Une fois cela fait, nous faisons des zooms avant pour dénicher l'exacte teinte qui pourrait servir de cadre. Un rouge bien chaud nous plaît particulièrement – le pantalon d'un des danseurs. Zoomons, zoomons... et là, surprise !

...

Sommes-nous tombés sur une image retouchée, truquée ? À moins que Brughel se soit vraiment amusé à peindre de subtiles – enfin, pas si subtiles que ça, une fois qu'on les a vues ! - érections dans les culottes des noceurs ?! Un symbole de fertilité caché dans une scène de noces, c'est possible, après tout ?!

Bien oui. Nous retournons aux différentes images disponibles de l'oeuvre sur de multiples sites Internet et la protubérance qui enfle l'entrejambe de ces messieurs nous fait des clins d'oeil, de clics en clics !

Haha. Reste à décider si on poursuit, pour le menu.

Pourquoi pas ? La toile nous inspire, les mouvements, les couleurs, l'énergie qui s'en dégagent; c'est l'époque qu'on souhaitait mettre de l'avant; la scène représentée en est une de mariage... Et après tout, si nous n'avions pas “zoomé” pour dénicher une teinte précise, nous ne les aurions pas vues, ces enflures placées juste au bon endroit ! Les invités qui noteront la chose auront le choix d'en rire – ou pas; ceux qui n'y verront que du feu ne s'en porteront pas plus mal !

menu osé_verso_0002.jpgLa suite en est une à l'image des étapes créatives qui ont précédé le mariage lui-même (MERCI, ami Gilles ! :)): un rouge profond a servi de cadre au recto du menu; au verso, un jaune bien chaud encadra la déclinaison des sept services avec, en médaillon, un détail de l'oeuvre (les mariés entraînés dans la danse). Avec la police et la couleur bleue utilisées par mon talentueux cousin Philippe pour les faire-part et qui seront aussi reprises pour les marque-places.

Nous avons imprimé deux menus par table et les avons installés sur de petits cubes porte-carte d'affaires dénichés dans une boutique de la rue St-Denis. Avec les chandelles du même jaune que le verso du menu, les cadeaux et marque-places où l'orangé dominait, les ampoules du plafond orange et bleue, les fleurs, et bien d'autres détails encore, la palette était complète.

Et surtout, notre menu se laissait dévorer des yeux tout en annonçant un festin fameux !

Je reviendrai écrire l'histoire de ce menu, un de ces quatre. Promis !

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