Vie pimentée de militante (Bienvenue aux réfugié.e.s !)
Voyages : Trucs et astuces pour voyage européen en famille (Thème no 3 : déplacements et transports + conclusion)
Premier élément à prendre en considération une fois la destination choisie : le nombre de déplacements entre villes et/ou régions - de ces déplacements qui requièrent de dormir à un endroit différent que la veille. Dans notre vingtaine insouciante, il nous est arrivé de changer de lieu de dodo presque tous les jours (je pense à nos voyages en Écosse/Irlande et en Turquie, notamment). Nous n'avions que nos deux grandes personnes à gérer et, déjà, cela nous épuisait et, à la limite, nous frustrait, car nous avions à peine le temps de nous promener dans une ville que, hop, il fallait partir en découvrir une autre ! Lorsque finalement nous dormions plus d'une nuit au même endroit, nous appréciions davantage le voyage ! Cette règle d'or s'applique au centuple avec de jeunes enfants. Rester plusieurs jours au même endroit permet de se déposer, d'organiser l'espace en «chez soi» - les lits, la table à langer parfois improvisée, des collations appréciées dans le frigo, la possibilité de déjeuner tranquillement en pyjama le matin (et même, la stabilité autour de la «maison» compte : la même station de métro, la même boulangerie...) Cela évite surtout les épreuves les plus pénibles du voyage en famille : le transport de nos quatre petites personnes et de tous les bagages de l'aéroport ou de la gare vers le lieu de séjour et retour – j'en reparle plus bas ! Et puis, il est possible de «rayonner» à partir d'un même endroit et de voir beaucoup plus de choses qu'on pourrait l'imaginer de prime abord.
Note : Une autre option pour atteindre une partie de cet objectif serait de se déplacer en roulotte. La stabilité du lieu de dodo demeure, mais je crois qu'il importe de faire attention de ne pas changer de ville/région beaucoup plus souvent, l'aspect frustration demeurant, et les enfants devant quand même s'adapter chaque fois à un nouvel environnement !
Prévoir parfois de... ne rien faire !
Nos destinations étant cette fois-ci «faciles» - Paris, Barcelone, la campagne à l'Est de Toulouse et les Pyrénées – nous n'avons pas eu à prévoir quelques jours de farniente, par exemple de la plage (de toutes façons, moua, après 2 heures de plage, j'en ai ma claque, et les Pyrénées, c’était aussi une forme de détente), mais pour des destinations plus exigeantes, j'ajouterais définitivement un court séjour - au début, au milieu ou à la fin du parcours - dans un lieu de type «convalescence». Important pour des adultes, indispensable avec des enfants !
En parlant de bagages... Heureusement que nous sommes restés 9 jours à Paris et 7 jours à Barcelone ; transporter tout notre « stock » était chaque fois tout un aria (relisez le début de la section « sièges d’auto, ou pas ! » pour voir le nombre de ces transports qu’on espère compter sur les doigts d’une main tant ils sont exténuants !) Je laisse d’ailleurs la parole à Jef qui en a parlé sur notre blogue de voyage dans le train de Barcelone à Narbonne, en route vers Toulouse :
Les moyens de transport: Deux trains qui contrastent: le Talgo (vieux débris mais qui avance) de Barcelone à Narbonne et le TGV (top techno) de Narbonne à Toulouse.
L'équipage: 2 adultes, 1 enfant, 1 bébé.
Le matériel: 2 valises: celle des enfants (dite la grosse) et celle des parents (dite la bleue). 3 sacs à dos: celle de bébé (contenant matériel de survie pour numéro 1 et 2), celle de garçon (contenant jouets, livres et catalogue Playmobil 2010) et celle des parents (contenant un mini ordinateur portable, un appareil-photo et une caméra vidéo de poche, des guides de voyage, des gogosses et un indispensable livre de Sudoku). Un porte bébé (Baby Björn), une poussette pliante, un siège d'auto pour bébé (dite la cocotte) et pour enfant (dit le booster). Un sac à lunch.
L'enjeu: 18 minutes. 18 minutes c'est tout le temps que nous disposons pour faire déménager l'équipage ainsi que son matériel du Talgo au TGV à la gare de Narbonne. C'est bien peu et on espère l'absence de retard dans le premier train. Changement d'essieu car la largeur des rails espagnols et français ne concordent pas. Il faudra trouver le bon quai et nos sièges assez rapidement.
La méthode: Papa et Maman tenteront de dégager tout le matériel. Papa, maman et fiston porteront chacun un sac à dos. Bébé sera dans la cocotte et le booster sera dans la poussette ouverte qui contiendra également le sac à lunch. Papa transportera la cocotte d'une main et poussera la poussette de l'autre. Maman traînera les deux valises. Le tout se fera au pas accéléré (s'il y a des escaliers à monter et à descendre pour changer de quai, comment pourrons-nous y arriver ?!) et en tentant de contenir l'attention certainement divisée de fiston. Autres passagers à éviter.
La récompense: Une collation... Soulagement intense d'avoir surmonté tant d'adversité... et grand bonheur de voir nos amis toulousains au bout du périple !
Note : Arrivés à Narbonne, nous sommes débarqués sur une bande de béton en plein milieu des rails qui correspondait aux quais A (train passant d’un côté) et B (train passant de l’autre). Par chance, nos billets indiquaient que le train de Barcelone arrivait au quai A et que le TGV vers Toulouse partait du quai B. OUF !!! Transporter, dans des escaliers de béton, tout notre bataclan en 18 minutes, tout ça pour rejoindre un autre quai (genre le C ou le D), ça aurait été catastrophique. AUCUN membre du personnel n’étant présent pour nous aider sur les quais, AUCUN ascenseur ou chariot en vue... comment aurions-nous procédé ?!
Re-note : Bref, nos trucs et astuces pour le transport des bagages ? Eh ben... euh... à part le fait de restreindre le nombre des déplacements entre villes/régions (bis repetita), je dirais : prendre une bonne inspiration, et foncer !
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Oui, foncer quand même, parce que le bilan d’un voyage en famille, c‘est tout simplement que ça vaut tellement, mais tellement la peine ! La planification est essentielle, le sens de l’organisation est crucial, la capacité d’adaptation et l’appréciation du changement, incontournables. Et nous avons de la chance, nous avions de l’expérience à revendre. Heureusement : seuls les défis inhérents au voyage avec des enfants étaient de la nouveauté à gérer pour nous. Je ne saurai jamais comment nous aurions vécu cette aventure sans tous nos voyages passés. Bah, nous y serions arrivés et aurions apprécié, j’en suis sûre, mais bon, l’expérience, ça aide !
Photos : 1 - Ma petite famille sur le balcon de notre appartement à Barcelone; 2 - entre deux trains; 3 - vers la porte d'embarquement.