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Causes, toujours ! - Page 3

  • Causes : Marie l’urbaine et les Banlieusardises

    On dirait le nom d’un groupe rock des années 50, trouvez pas ? J

    Marie l’urbaine, c’est mon pseudo dans deux forums Internet où je partage questionnements et expériences avec une super communauté de (surtout) mamans.  Je me suis nommée ainsi quand je me suis inscrite au défunt forum des Banlieusardises : la superbe conceptrice de ce blogue utilisait le pseudo Martine la banlieusarde, et j’ai trouvé amusant de m’accoler le qualificatif d’urbaine, moi qui ne voudrais pas vivre en banlieue mais qui suis fan d’un site qui s’inspire du mode de vie banlieusarde (ben quoi, nous les humains, ne sommes-nous pas des paradoxes sur deux pattes ?! J)

    Ma relation avec la banlieue est étrange. Tout d’abord, c’est important de le dire, j’ai plein d’amis qui vivent en banlieue et avec qui je partage des valeurs, des intérêts, des projets. Et je suis d’accord avec mon amie Isabelle, le mépris et les généralisations à l’emporte pièce, très peu pour moi.  Cela ne sert strictement à rien de parler de façon irrespectueuse des gens qui choisissent un mode de vie différent du sien. Et dans les deux sens : des remarques haineuses sur les Montréalais, sur le Plateau, etc., c’est aussi devenu un problème au Québec.  Quand on en est à en faire le sujet d’un débat à la télé, c’est qu’il y a certainement un malaise quelque part !  D’ailleurs quand je visite des gens en banlieue, je sens bien qu’il y a de l’incompréhension réciproque. On m’a souvent demandé comment nous faisions pour supporter tout ce pelletage – sauf qu’on n’a pas besoin d’utiliser la voiture tous les jours – ou encore la canicule – avec des arbres centenaires tout autour, des jardins et des vignes à l’arrière, je ne nous trouve pas si mal pris – ou encore le « manque » de stationnement – nous n’avons eu une auto que sur le tard, et seulement une, et avec la vignette, nous avons toujours une place devant la porte...

    Mais il reste que... je ne pourrais pas. Sauf quelques exceptions (habituellement les anciens villages qui se trouvent à l’origine des municipalités – vieux Longueuil, vieux Sainte-Rose - me plaisent bien) je ne voudrais pas vivre en banlieue.  Voyez ?  La situation à l’envers de celle que je viens de décrire plus haut.  Moi aussi, je me demande « comment ils font ».

    Mais pas question d’y aller par questions, ni jugements. Je vais plutôt tenter de donner mes critères dans le choix d’un lieu de résidence principale (en excluant pour les besoins de l’exercice le choix de la campagne, que j’adore aussi !).  Et je suis sûre qu’il existe des petits coins de banlieue qui y répondent à tous – pas question non plus de généraliser !!!

    Mes critères  

    -         Pouvoir aller au boulot et à la garderie à pied, en vélo ou en transport en commun pour moins de 45 minutes de voyagement (pour le boulot; moins encore pour la garderie hein !);

    -         Pouvoir aller à pied au dépanneur/à la pharmacie/au club vidéo/etc;

    -         Pouvoir, à partir du pas de sa porte, marcher sur des trottoirs et dans de petites rues commerciales où les terrasses sont sur le trottoir, avec de petits cafés et de petites boutiques qui donnent directement sur la rue (où il n’y a pas de grands espaces de stationnement entre la rue et les commerces ni de bretelles d’autoroutes ni de centres commerciaux entourés d’énormes stationnements);

    -         Pouvoir admirer des arbres centenaires tout le long des rues résidentielles et sur les terrains des maisons.  

    C’est bien sûr un sujet délicat mais en même temps qui suscite de nombreuses discussions – j’en ai souvent entendues et y ai parfois pris part.  Et je crois que, souvent, nous avons besoin de retrouver des éléments positifs vécus dans l’enfance.  Mes amis qui aiment la banlieue apprécient leur maison unifamiliale et se sentiraient oppressés par le fait de vivre « entassés » les uns sur les autres; moi ce sont les boulevards de commerces de grandes surfaces qui me mettent mal à l’aise.  Ils me disent aussi qu’ils souhaitent élever leurs enfants avec accès à une cour; je suis bien d’accord, c’est l’idéal – j’ai aussi l’intention d’élever mes enfants avec accès à une cour, dès septembre 2008 en fait – quoique Michel Tremblay, dans ses livres de souvenirs d’enfance, semble aussi avoir eu bien du plaisir avec ses amis dans les ruelles de Montréal !; moi, je ne voudrais pas élever mes enfants en devant prendre la voiture pour faire les courses, pour aller à la garderie, à l’école...  Et encore moins en perdant en moyenne deux heures de mon temps chaque jour dans une voiture au lieu d’être à leurs côtés !

    (Et puis, les discussions ne se font pas toujours sur le mode confrontation. Parfois, urbains et banlieusards ont les mêmes préoccupations. Notre ami François, tout comme nous, apprécie la présence d’arbres sur son terrain – pas juste des « fouets » offerts en cadeau par des entrepreneurs qui viennent tout juste de raser des boisés – j’en connais !  Il nous a un jour raconté les arguments de ces derniers, dont celui de la sempiternelle rentabilité : construire des maisons en laissant des arbres par-ci par-là, ça fait perdre de petits bouts de terre par-ci par-là qui, mis bout à bout, auraient été suffisants pour construire une maison de plus.  Donc on rase tout ! (Où sont les règlements municipaux ?  du patrimoine ?!)  François a donc joint un comité de sauvegarde des arbres de sa municipalité, devenue banlieue au fil des années.  C’était rendu que la ville venait couper les arbres en bordure de rue, sans demander la permission, sans avis.  Vroum, une grosse machine qui arrache tout, et on n’en parle plus.  Le comité a perdu la bataille...)

    En fait, j’ai besoin d’un milieu de vie pensé d’abord pour les humains bipèdes (coudonc c’est une fixation aujourd’hui !), et ensuite pour les transports motorisés.  Je sens malheureusement que, trop souvent, les nouveaux développements sont d’abord pensés pour l’automobile.  C’est pas croyable, le seul cinéma de Shawinigan est encerclé d’autoroutes et de bretelles d’autoroutes.  Il n’y a qu’une seule façon de s’y rendre : en voiture !   Et ceux qui n’en possèdent pas ?!

    Il y a aussi la question des sous.  Ce serait moins cher de vivre en banlieue ? Deux éléments à considérer pourtant dans un exercice comparatif avant d’acheter en banlieue. Les revenus de location d’abord, dans certains cas. Une maison dont les étages supérieurs sont loués, ça aide quand même un peu à payer une hypothèque (bon là les maisons à Montréal coûtent les yeux de la tête...  J’ai pas dit que l’équation était si simple...)  Ensuite, une voiture de moins dans le budget familial - la plupart des citadins n’ont besoin que d’une seule voiture, et l’utilisent peu – c’est beaucoup de dépenses en moins en assurances, réparations, essence (et en achat d’une deuxième voiture) ! Et je ne parle pas coûts sociaux et environnementaux liés à l’usage de l’automobile. Laure Waridel nous rappelle souvent que ces montants ne sont pas pris en compte dans le prix des biens de consommation, sinon les bananes seraient très chères et les framboises bios et locales, bon marché !!! 

    ***  

    J’espère que j’ai réussi à aborder ces questions avec respect. Pour moi, c’est primordial.

    En terminant... je lève mon chapeau à tous les banlieusards qui ont choisi de vivre près de leur boulot, ou près d’une gare de train, ou à mi-chemin entre le boulot de chacun des conjoints, ou tout autre situation connexe !!!  De plus en plus de Québécois - citadins, banlieusards, campagnards – se préoccupent de l’environnement et posent chaque jour des gestes constructifs.  Qu’on se le dise !