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  • Hommages : Grand-maman Irène par Carole et Gilles

    8303f913f29f7d30b5b63802d263d48e.jpgMa grand-mère Irène a eu 6 enfants, 13 petits-enfants et 19 arrière-petits- enfants !  Je voudrai aussi écrire un hommage personnel à grand-maman, mais pour aujourd’hui, voici les textes lus par sa cadette Carole et son aîné Gilles.  L’âme d’Irène y est toute vivante et inspirante. xxx

    Texte de Carole

     

    Maman,

    Juste un petit mot pour te dire combien tu vas nous manquer à tous… Nous nous souviendrons toujours de ta vitalité et de la force physique que tu as démontrée tout au long de ta vie. Tu nous disais souvent : « Le travail, ça fait pas mourir »  et tu en as été la preuve. Avec tes six enfants et tes pensionnaires, tu trouvais quand même le temps de coudre, de tenir la maison comme un sous neuf et de nous faire réciter nos leçons. Il faut aussi ajouter tes nombreux réveillons de Noël où tu recevais la famille des deux côtés. Quels beaux souvenirs pour nous !

    Ensuite, notre famille s’est agrandie avec ce que l’on connaît aujourd’hui, tes treize petits-enfants et tes dix-neuf arrières-petits-enfants. Nous avons eu d’innombrables réunions de famille pour diverses occasions.

    Après la mort de papa, tu as su profiter de la vie. Tu aurais pu déprimer et te laisser aller, mais au lieu de ça, tu as participé à tout ce que l’Âge d’Or pouvait organiser, tellement que nous, tes enfants, avions de la difficulté à te rejoindre et à te parler… Mais, c’était bien ainsi. Tu pouvais enfin t’amuser et te détendre.

    Nous aurions bien voulu que tu puisses mourir dans ta maison comme tu le souhaitais, mais la vie en a décidé autrement. Nous étions bien tristes de te voir quitter ton foyer mais encore là, tu as su nous surprendre. Tu t’es bien adaptée à ton nouveau chez-toi. Comme tu aimais les gens, tu t’es vite fait amie avec les autres résidentes.

    Aujourd’hui, c’est le temps pour toi d’aller rejoindre le seul homme de ta vie : papa… Nous sommes persuadés qu’il t’attendait et qu’il est auprès de toi… Il t’aimait tellement.  

    Nous remercions la vie d’avoir pu te garder aussi longtemps ce qui nous a permis de te connaître mieux et de manière différente. Nous, tes enfants, tes petits-enfants et tes arrières-petits-enfants, pouvons juste souhaiter que tu nous aies transmis cet héritage génétique et une belle leçon de vie…

    Il a fallu que, dans tes derniers jours, tu  vives encore dans la souffrance de ton corps physique, mais nous avons réussi à apaiser tes douleurs pour ta dernière journée de vie… Ces dernières heures passées auprès de toi ont été difficiles et apaisantes à la fois, mais tu as été entourée, à tour de rôle, de tes enfants et certains de tes petits-enfants comme nous l’avions fait plusieurs fois auparavant pour d’autres circonstances. Tu as su créer cet attachement si fort qu’est la famille. J’espère que nous avons pu t’aider à traverser ce passage de la vie à la mort…  

    Maintenant, ton supplice est terminé et tu peux reposer en paix avec tous ceux que tu aimais et qui, sans aucun doute, t’ont accueillie à bras ouverts…

    Au revoir, ma belle maman d’amour…

    Texte de Gilles

    Salut maman,

    Tu m’as fait traverser l’Atlantique pour venir te voir, mais tu t’es envolée la première…

    Première… c’était un peu beaucoup toi ça, première. Deuxième, ça n’existait pas.

    Tu étais très exigeante pour toi-même… et souvent aussi pour les autres …

    Tu te souviens maman, de ce que tu m’as avoué dernièrement :

    « Mon seul petit défaut, c’est d’être un tout petit peu orgueilleuse… mais ce n’est pas de ma faute, c’est ma mère qui nous a élevés comme ça ».

    Quand on a connu le superbe Rodrigue, le fougueux Gérard, les fières Idola et Fabiola et les autres sans compter le superbe-fougueux-fier Lucien ! On comprend que le message s’est bien rendu.

    Tu étais aussi volontaire, fonceuse, tenace …

    Quand une Durocher a une idée en tête…

    Tu te souviens, maman, du bon Docteur qui essayait, depuis plusieurs fois, de te convaincre de ne plus, à 89 ans, monter dans ton escabeau …

    « Je vais y penser, docteur » que tu lui as répondu. « Je vais y penser »

    « Mais, madame Irène, vous avez vraiment une tête de c…. »

    « De Durocher, docteur, de Durocher ».

    Tu étais aussi festive, joyeuse, une vraie fille de « party ». Qui se souvient qu’avant ton mariage,  tu avais été virée de ton appartement avec Lucienne pour cause de bruit !!! Trop de rigodons, trop de chansons à répondre …

    Et quand, à la moindre occasion, tu montais sur la table avec la jupe trop courte de la vieille Giroux !!!  

    Maintenant tout ça c’est du passé.

    Maintenant c’est la tranquillité. La paix, la sainte paix que tu as tant méritée.

    Finis les peurs, finies les  douleurs, finis les doutes.

    La sérénité éternelle…

    Et si le paradis existe,  (excusez-moi monsieur le curé)

    Mais si le paradis existe, je sais dans quelle section le Bon Dieu t’a placée, la section des grands centres d’achats prêts pour la Noël …

    Comme tu dois être heureuse …

    Et quand, dans ton grand centre d’achat, tu auras trouvé ton Aldéric, notre Aldéric, fais-lui la bise pour nous.

    On trouve que, lui aussi, il  nous a quitté trop vite….

    Merci maman … À une prochaine…