Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Parentitude - Page 8

  • Parentitude : Mitsou, Josée Blanchette, Mère indigne et Moi (ou encore : Mère blogueuse et fière de l'être !)

    couv-chroniques2_900px.jpgL'impulsion pour écrire ce texte, que je voulais rédiger depuis un bout de temps, m'a été donné ces jours-ci à l'annonce du lancement des capsules vidéo-web de Mère indigne qui aura lieu à Radio-Canada le lundi 9 mars 2009 et auquel je participerai, avec 80 autres mamans blogueuses* : yééééé ! J'ai tellement hââââte !!!!

     

    Qu'ai-je en commun avec Mitsou, Josée Blanchette et Mère indigne ?  (Et je pourrais ajouter bien des noms, dont celui de Nathalie Petrowski, mais je n'ai pas trop d'atomes crochus avec cette dernière sauf peut-être le fait qu'elle ait déjà écrit un éloge à la Grande Salle du Cégep de Saint-Laurent !)  Bien des choses, sûrement (dont nos ancêtres à Mitsou et moi !), mais un dénominateur commun certain, c'est notre besoin d'écrire sur notre maternité et nos enfants – et de publier nos textes. L'une dans un magazine, l'autre dans un magazine et dans un journal prestigieux et dans un blogue, la dernière dans un blogue.** 

     

    Or, cela semble mettre bien des gens mal à l'aise. La plupart des personnes (amis, collègues, parents) de mon entourage détournent le regard, ont un petit sourire sceptique et/ou changent de sujet quand j'ose placer dans une phrase les mots – terrifiants – que sont "mon " et "blogue".  Comme si je venais d'avouer que j'étalais sur la place publique mes tripes, une thérapie intense en psychanalyse ou, pire, des anecdotes nauséabondes sur le régurgit du petit dernier !  Non, je ne suis pas Lynda Lemay*** ! J

     

    Il m'arrive de me demander si Mitsou, Josée Blanchette et Caroline Allard alias Mère indigne suscitent le même malaise dans leur entourage en prononçant les mots "mon dernier billet dans Clin d'œil", "ma dernière chronique dans le Devoir" ou "le dernier billet de mon blogue" ?  Ont-elles été sujettes à l'opprobre silencieux pour avoir raconté…

    … que ses seins ne lui appartenaient plus (j'ai souvenir d'un billet intitulé Les Seins de Stella…);

    … que le tutoiement de l'infirmière avait bloqué ses contractions (cri du cœur à Il va y avoir du sport);

    … que le périnée rendu "slaque" par l'accouchement était responsable des gouttes de pipi tombées sur la (oui, la, c'est voulu) trampoline de ses amis (je crois que c'est un texte inédit de Mère indigne puisque je ne le trouve pas sur son blogue mais qu'il fait partie du tome I) ?!

     

    Heureusement pour nous, Mère indigne a déjà répondu fort habilement aux interrogations teintées de mépris du monde qui ne s'abaisse surtout pas à lire les blogues et encore moins à en écrire un. (C'est drôle, je pourrais utiliser un langage hyper méchant, vu que ce monde-là ne me lira pas !  Ha ha !).  Comme ses délectables billets indignes ont non seulement été publiés en livres deux fois plutôt qu'une (ça, c'est respectable !) mais se sont en plus mérités le prix littéraire Archambault 2008, elle pouvait se permettre de se "justifier" (le verbe choisi illustre bien le problème !).  Merci, merci, Caroline Allard !

     

    En effet, dans une entrevue avec Christiane Charrette, elle répondait à peu près ceci à une question formulée à peu près comme cela (je ne suis pas une machine à verbatim – reformulations à ne pas prendre pour du cash ! -, mais j'ai une assez bonne mémoire J ) :

     

    C. Charrette, selon mes souvenirs : Pourquoi avoir d'abord publié vos charmants textes sur un blogue au lieu de frapper à la porte d'une maison d'éditions ?

    C. Allard, selon mes souvenirs : Pendant mon congé de maternité, lorsque j'ai voulu écrire des réflexions humoristiques sur ce que je vivais, j'ai ouvert un document Word et j'ai écrit. J'aurais pu attendre un an et accumuler les textes sans que personne ne les lise avant de tenter de les publier, mais il n'y a rien comme la rétroaction presque instantanée des lecteurs sur Internet; alors en publiant ces textes sur un blogue, j'ai eu le plaisir de lire les réactions de mon lectorat tout de suite, et au fur et à mesure.  C'est tellement agréable et stimulant !

     

    En d'autres mots, on ne mesure pas la qualité des textes selon qu'ils sont d'abord publiés sur un blogue ou non !  Le blogue est un outil de publication, pas un "niveau" littéraire en soi. Il y a de tout pour tous les goûts sur la blogosphère, tout comme dans les bibliothèques et les librairies.  Il y a des livres pourris et des blogues d'un ennui sidérant (pourtant lus par des milliers d'internautes, comme quoi tous les goûts sont dans la nature); il y a des livres passionnants trop peu lus et des blogues géniaux trop peu commentés (le mien, par exemple. Héhé ! Je m'amuse, c'est mon blogue ici, hein ?! J)

     

    Cela dit, je n'ai pas la prétention d'écrire des textes aussi bons que ceux de mes mentors mamans–qui-écrivent-sur-leur-maternité-et-leur-marmaille. Je souhaitais seulement revendiquer ici le droit d'écrire – mon blogue est mon espace de création personnel et, avec nos vies de fous, je suis plus qu'heureuse de mettre donné cet espace – et j'en ai un peu marre de la généralisation d'une perception de ce qu'est un blogue.  J'ai d'ailleurs déstabilisé des gens en leur rappelant qu'il y a des blogues d'essais politiques, de critiques littéraires, de corpus linguistique, de…  " Ah !  Les billets des blogues, ce sont des essais ?!"  Réponse : "Oui, parfois " !

     

    Et je vais vous faire une confidence… Non seulement j'aime bloguer, mais j'apprécie beaucoup mes textes (dont celui-ci !).  J'ai développé un humour qui n'existait pas dans mon autre grosse phase d'écriture (l'adolescence !  Ce qu'on peut être intense à cet âge-là !) - une forme d'autodérision qui me fait un bien fou; mes textes sont truffés de références littéraires que je m'amuse à retrouver plus tard; j'ai l'impression de "construire quelque chose", billet par billet, tranquillement pas vite.  Un psy dirait peut-être que j'investis dans mon estime de soi ?  Et pourquoi pas !  Qui ne le fait pas dans son travail et ses loisirs, la plupart du temps inconsciemment ?  Et les artistes, ne font-ils pas tous un peu ça ? 

     

    Quant au thème de la maternité, ma tête bouillonne de sujets à développer.  Je pense que nous assistons à une période cruciale de l'histoire de l'humanité – en Occident surtout car c'est un luxe rare – où les mères et les pères – surtout les femmes, mais bien des papas aussi – réfléchissent à leur statut de parents, à ce que la parentitude leur apporte et exige d'eux, à la révolution que sous-entend l'arrivée d'un enfant dans la vie d'un couple souvent trentenaire qui a eu une décennie de liberté presque totale, fait rare, encore une fois, dans l'histoire de l'humanité.  Et malgré nos vies de fous, on a le temps de se questionner sur nos rôles de parents, on a le temps de verbaliser ce que l'on vit (que les parents qui ne bloguent pas, ça ok d'accord, mais qui en plus ne verbalisent PAS ce qu'ils vivent autour d'un bon repas, une fois de temps en temps, avec d'autres amis parents eux aussi, se lèvent !!!)… et même d'en rire avec un talent fou, comme le fait délicieusement Mère indigne.

     

    Ce texte a été rédigé un 8 mars. C't'un hasard.  Un sympathique hasard.

     

    Son auteure tient à souligner la présence des Mama cool, Grande dame, Gaga mais avertie et autres Peccadilles, qui chacune à leur façon, avec originalité, perturbent la définition monolithique des blogues de mômans et redéfinissent la place des mamans blogueuses dans la blogosphère.

     

    Mères de ce monde, à nos claviers !!!

     

    ___

     

    * Il y aura table-ronde avec Les (Z)imparfaites, Mamamïïïa et Martine la Banlieusarde (Oui, la Martine que je cite allègrement sur ce blogue depuis le tout début). J'arrive pas à y croire.  C'est mon bonbon de fin d'hiver !

    ** Les trois sont régulièrement invitées dans les médias à commenter, entre autres, des thèmes reliés à la maternité. Oh, shocking !

    *** Et même si je l'étais ?!  Martineau aurait encore plus mal au cœur dans la vie, pôvre de lui, mais ça ne l'empêcherait pas d'être marié avec une femme qui, elle itou, aborde la maternité dans un blogue, un magazine, et dans les médias en général.  Et toc !

    **** En passant. Guy A., fallait offrir un Gin tonic à Mère indigne à TLMEP !  Y'avait pas de fans parmi vos recherchistes ?!