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  • Voyages : Tikal vue par mon père

    Voici un texte que mon papa m’avait écrit par courriel après avoir visité la magnifique cité perdue des Mayas, Tikal, au Nord du Guatemala.  On y reconnaît sa sensibilité, son talent de conteur, ses connaissances historiques, son esprit d’analyse.  Il savait que Jef et moi l’avions visitée en 1994, découvrant les dizaines de pyramides croulant sous la végétation tropicale, effrayés par les cris des singes hurleurs et, au retour, tellement étonnés de retrouver une des plus belles vues sur les sommets des pyramides émergeant de la forêt à la fin du film Star Wars de 1977 !

    N.B. La photo n’est ni de Jacques ni de nous...

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    Bonjour! Mardi 26 juin 2001, à Flores... Voici mes impressions sur Tikal.  Vous pouvez lire mon délire innocent.

    Je n’avais aucune idée de ce que j’allais trouver, voir, sentir, ressentir en arrivant sur un site maya.  Dans les Amériques, je n’avais été qu’à Machu Picchu et là-bas, l’expérience est magique : l’environnement, vallées, fleuve, collines, et pics verdoyants, la nature et l’ensemble des ruines d’une ville – maisons – étonnent, Surprennent et créent l’effet extraordinaire.

    À Tikal, c’est un centre cérémoniel de 16 km carrés sans indices d’une vie civile et quotidienne au milieu d’une forêt, que l’on découvre lentement, ensemble par ensemble avec un guide qui suit un itinéraire tout en crescendo vers le plus grandiose avant de terminer au Mundo perdido, le lieu le plus impressionnant. La forêt tropicale, aménagée par endroits en des parcs magnifiques, nous attire, nous rafraîchit, nous comble tout autant mais tout autrement que les ruines. Ces ruines sont jeunes, de -250 à 900.  Des guerres puniques au démembrement de l’héritage de Charlemagne.

    Les pyramides raides, les temples aériens, les palais modestes, les autels et les stèles, tout est silencieux, tous nous retiennent et nous repoussent hors du temps.  Impossible de trouver des repères.  Et la forêt et es bruits : arbres, feuilles, lianes, oiseaux, petits animaux, la brise nous distraient.  Je n’arrive pas à imaginer la foule, les guerriers, les prêtres et le roi et la noblesse dans leurs activités et les cérémonies. 

    Pas de magie comme à Machu Picchu.   C’est un ensorcellement.

    Les tiares des temples tirent les pyramides vers les nuages et percent la forêt.  Les chambres palatiales, petites et humides avec les linteaux et les poutres rondes semblent ridicules.  Nous ne voyageons pas dans le temps, nous quittons le temporel.

    Ce peuple écrivait, calculait et ne connaissait pas les métaux.  On en était à l’âge de pierre au moment de l’épanouissement de l’empire musulman.  Les Aztèques, tout près, étaient couverts d’or et d’argent.

    C’est la cité perdue qui hante les enfants et les adolescents et qui, pour cela, inspire et inspirera les écrivains et les cinéastes.

    Voilà Marie.  C’est ça un vieux prof à la fin d’un stage très réussi mais fatiguant (les nombreux déplacements).

    À très bientôt

    J. xxx