Vie pimentée de militante (Bienvenue aux réfugié.e.s !)
Bonheurs : Ce n’est qu’un Au revoir, Mile End
Waverly
Bras dessus bras-dessous
Comme deux bons amis
Un qui parle, l’autre écoute
- Louise Forestier, Pas d’choker pas d’collier (2008)
Plus que trois semaines avant notre déménagement. La mission en Bolivie a beau être reportée pour cause de risque de guerre civile, nous ne nous reposons pas pour autant. Au boulot c’est la folie, sur le chantier aussi (les derniers milles et les tonnes de décisions qui vont avec) ! Moi qui déjà en mars dernier souhaitais faire du tri, de l’élagage et du nettoyage de souk (!) avant de déménager, je suis presque résignée à m’imaginer, quand l’Heure sera venue, en train de faire rentrer l’entièreté du souk en question dans des boîtes, sans plus de cérémonie !
En « attendant » - quoique le verbe attendre soit pas mal trop passif dans les circonstances – je prends conscience de notre départ imminent du Mile End. Bien sûr, nous allons vivre dans une maison devant un parc et un centre communautaire, tout ça près du marché Jean-Talon, mais n’empêche... Qu’est-ce que j’ai aimé vivre dans ce quartier (depuis 1996, et avant, j’étais tout à côté, depuis l’âge de 8 ans !) qui, il y a quelques années encore, restait une espèce de no man’s land inconnu coincé entre Rosemont, Outremont et le Plateau !
Depuis, le quartier est apparu dans de nombreux téléromans, Jean Leloup y a pris la photo de sa pochette de disque La Vallée des réputations (c’est l’époque encore récente où il promenait son chien tous les matins quand j’attendais l’autobus), les touristes suivent des tours guidés et s’arrêtent manger un bagel... Plus personne ne voit le fil tendu au-dessus de certaines rues – l’érouv – mais on parle encore des fenêtres givrées de « mon » YMCA ! Pierre Foglia a dédié une chronique à la rue Waverly, et, cet automne, Louise Forestier remet ça. On dira ce qu’on voudra, ce quartier, il a un je ne sais quoi !
Et moi, je promène mon fils sur les remparts du Mile End. Une des dernières fois où je suis allée faire l’épicerie en poussant poussette, suivant mon itinéraire préféré (Waverly – Bernard – Parc - St-Viateur – Waverly), j’ai pris un tas de photos. Par pur plaisir.
Je vous y emmène ? J
Descendons donc les escaliers pour arriver le nez dans notre cocktail transport : poussette, vélos et juste derrière, la roue de notre voiture (dans un élan d’honnêteté).
Première constatation : ma rue est verte, verte !...
Des voisins ont une petite clôture de bois et derrière, un petit bassin où l’on entend l’eau couler... Très chouette, mas je n’ai pas osé photographier l’intérieur de leur cour avant !
... ma rue est fleurie, fleurie !
Tiens, la superbe cour d’école entièrement rénovée grâce aux efforts soutenus d’un comité de parents (passer des dizaines de dimanches et de soirées pendant des années à se battre pour que la cour d’école de vos enfants soit plus verte et plus ludique – ça devrait être un pléonasme, ça ! TOUTES les cours devraient être ainsi, POINT !)
On devine au loin le clocher en forme de minaret de l’église catholique anglophone sise sur St-Viateur. Bien sûr, il y a beaucoup d’arbres immenses J, mais on le voit !
La dame chinoise aux fleurs... dommage que la photo de son échoppe soit floue. Cette femme, dont Josée Blanchette a déjà fait le portrait dans sa chronique du Devoir, possède plusieurs petits locaux commerciaux sur Bernard. Les fleurs débordent jusque dans la ruelle !
D’un sport à l’autre : articles de sport usagés – génial. Dune glace à l‘autre : son voisin, des gelati et de la Coaticook pour les soirées rafraîchissantes (d’ailleurs, vous pourrez constater à quel point mes photos sont plus verdoyantes que celles mises en ligne l’été dernier – je n’avais pas d’appareil numérique et avais tenté de trouver des images intéressantes du Mile End sur Internet et n’avait pas trouvé de bien beaux points de vue !)
Le Senzala... La mangue gratinée au petit déjeuner, le ragoût au poulet et noix de cajou, et bien plus encore de ces délices brésiliens...
Sur la terrasse, on en redemande ! Léonard y a été pour la première fois à l’âge de 3 semaines !
Le Dépanneur aussi, Léonard l’a vite découvert, car lorsque sa maman s’est décidée à traîner son coussin d’allaitement sur la poussette, pour aller voir dehors si elle existait toujours, elle est allée y siroter de bons smooties ! Il mérite une mention spéciale, car l’autre matin, le proprio faisait des rénos et a fait fonctionner sa machine expresso juste pour moi, et gratis à part de ça !
Ah, ce Franco Romeo. Ça vaut le coût : présentez-vous avec une chaussure à colmater et, invariablement, il fera un air découragé, voire, à vous faire sentir que vous devriez mieux traiter vos godasses. Puis, il fera un travail de pro ! Notez les tournesols. Ben oui, quoi, avec des graffitis. Des fleurs de macadam nouveau genre !
Dans cette pâtisserie grano on trouve la tartinade de chocolat-noisette-dattes la plus douce qui soit. MIAM !
Un coucou en direction de la rue Jeanne-Mance où nous avons habité trois ans. Je sais, on ne voit que les arbres – une constante, je vous dis !
Nous voilà au coin de Parc (l’avenue de l’écohabitation gagnante d’un prix Leed !). La poissonnerie Falero, le Rona, le Jean-Coutu... On trouve de tout à pied de chez moi !
Et de l’autre côté, le fameux cinéma Rialto, où j’ai déjà ovationné Jim Jarmusch après une projection d’un film génial, Night on earth. Je préfère ne pas parler du nouveau proprio qui n’a eu que faire des éléments patrimoniaux de l‘endroit, sinon je vais faire de l’urticaire.
Voilà la petite boutique de produits bios, équitables et en vrac où je me faufile avec la poussette du mieux que je peux, car elle est très chouette !
Quant à celle-ci, du même proprio, c’est une mine d’or. Fruits locaux de saison, fleur de sel, mélasse de grenadine, coulis de tomates, garam masala, nommez le produit, il est là !
Tiens, le Café Volver. Ça semble très sympathique, mais les terrasses ouvertes sur la rue avec Léonard c’est pas super. Un jour j’irai...
Quant aux Lilas, moi qui ne jure que par la cuisine du Moyen-Orient, je n’y suis jamais allée. Peut-être parce qu’il n’y a pas de Muhammara sur le menu. Je sais, ce n’est pas une raison, c’est ridicule ! Et voyez-vous le YMCA juste derrière ? J’y ai enseigné le cirque pendant trois ans et y ai dansé le Rythm n’ groove et la danse africaine. Plein de beaux souvenirs !
Bon, me fallait être fidèle à mon épicerie hebdomadaire depuis... 1993 ! Et Cycles ABC, toute une référence pour les vélos !
J’ai dépassé un peu le carrefour pour aller dire coucou à la magnifique bibliothèque du Mile End, sise dans une ancienne église aux superbes vitraux. Je n’y vais pas souvent, j’en suis bannie !
Ah oui, la mercerie italienne dont la vitrine exhibe sous-vêtements de dentelle et chaussettes de bébé (!), avec encore le faux minaret en arrière-plan.
Léonard et moi adorons « aller prendre un café » dans cette boulangerie grecque après l’épicerie. Nous y avons nos petites habitudes !
La fameuse rue St-Viateur... Je n’ai pas photographié le désormais célèbre Arahova (j’allais y manger une frite à 2 heures du mat quand j’étais ado, bien avant que ça devienne une chaîne !) ni le pratique et fort bon stand à crêpe, mais je n’ai pas oublié d’immortaliser les immortels bagels, ni de croquer la vue sur (encore) Jeanne-Mance et ses tourelles multicolores !
Bio Terre m’a fait le plaisir d’arborer le logo de Transfair Canada, qui garantit un juste prix (donc équitable) aux petits producteurs du Sud, ainsi qu’un autocollant des bananes équitables Equicosta !
Latina... Avant son look actuel, c’était une boucherie toute simple où Pascale Montpetit rencontre James Hyndman dans Eldorado. Maintenant, c’est l’incontournable pour les produits fins. Et le boucher est tellement, tellement sympathique !
Bon, je ne trippe pas sur ce café, mais ma grande amie Ginou et Louise Forestier, si ! C’est vrai que les cafés latte y sont fabuleux !
Café Olympico y fait
Presque frette
Café au lait chaud, y fait
Presque beau
Dit Johnny derrière moi
De retour sur « ma » rue : des duplex rénovés par un gars pas mal doué et consciencieux : il retape les édifices pour en valoriser les éléments patrimoniaux (ex. il tourne de bord chaque brique pour qu’on retrouve leur couleur originale) puis vend les étages en condo.
On devine ici l’espèce de contenant en fer situé sur le toit de l‘entrepôt industriel près de l’horrible viaduc anti-piéton. Depuis la rue Waverly et ses arbres, c’est plutôt charmant.
Voici la vue que j’ai lorsque j’arrive coin Waverly et Bernard, de retour vers chez moi. Une image vaut mille mots ! La verdure, les dos d’âne, le 30 km, le vélo... Hein !
Je termine par cette sacrée corde à linge suspendue dans le vert. Les vêtements de Léonard y auront bien pris l’air !
Je reviendrai me promener dans tes rues, Mile End !
Petit jeu : combien compte-t-on de vélos sur ces quelques photos ?